Au travers de mes œuvres, je m’intéresse à la relation multidimensionnelle que nous entretenons avec notre environnement sensible immédiat, vivant ou matériel, les traces que nous y laissons et celles qu’il laisse en nous, qu’elles soient émotionnelles, cognitives, physiques ou spirituelles.

Par le biais d’explorations et d’hybridations matérielles, je crée des installations et des performances qui donnent à voir des processus précaires et surprenants d’alliage, de transformation et de dégradation. Je travaille à partir de matériaux collectés naturels (argile sauvage, végétaux, cheveux humains, végétaux), ou encore dégradés ou dévalorisés par les modes de production et de consommation capitalistes (déchets de tissus, de plastique, de bois).

Lors d’activations performatives dans lesquelles je me positionne comme un agent de guérison ou de maintenance de ces systèmes fragiles, je cherche à établir un dialogue avec les matériaux et à mettre en évidence de nouvelles interconnexions. En impliquant mon corps dans les transformations des phénomènes, je mets en scène la porosité entre corps et matière. Ce travail me permet ainsi de provoquer une remise en question des catégories ontologiques différenciées vivant non-vivant ainsi que rendre visibles les interrelations écosystémiques et les agentivités matérielles à l’œuvre.