Bio

Élevée en France, née en outremer de parents espagnols et français, eux même émigrés du Maroc, les origines familiales et géographiques d’Isabelle Anguita nourrissent son travail de peinture en techniques mixtes, sculpture et installation. Après avoir obtenu une licence en arts visuels en 1994 dans les universités de Montpellier et Aix en Provence, elle émigre à Montréal où elle œuvre pendant 10 ans dans les métiers d’art (peinture décorative et mosaïque), ainsi que les vitrines et les décors scéniques. En 2005, elle effectue un retour aux arts visuels. Depuis, elle a participé à plusieurs expositions individuelles à Montréal (Le Gesù, 2013; Usine C, 2012) ainsi que collectives, au Québec (Le Livart, Montréal, 2019; Galerie Diagonale, Montréal, 2011) et en Ontario (Galerie Voix Visuelle, 2011; Arta Gallery, Toronto, 2009). Elle vit et travaille à Montréal.

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Démarche

Ses œuvres lui permettent d’explorer les notions de reconstruction symbolique du soi et de renaissance au travers de la reformulation visuelle de mémoires affectives. Après avoir puisé sa source d’inspiration dans des photographies et documents d’archives familiales pour réaliser ses peintures en techniques mixtes, ce sont, depuis 2019, des objets d’un quotidien désuet qui sont le point de départ de sculptures et d’installations. Elle utilise la fascination nostalgique qu’exercent sur elle ces artefacts pour créer des œuvres qui reformuleront un récit intuitif et intime. D’objets-mémoire à œuvres-miroirs, ce processus cyclique d’identification et de projection de soi dans l’œuvre par le biais de l’invention de nouveaux récits visuels, devient à son tour fondateur de nouvelles œuvres et de nouveaux récits.

Elle s’inspire des cabinets de curiosités pour leur gout pour l’hétéroclisme et l’inédit, mais en en décloisonnant les catégories entre les choses étonnantes (mirabilia ou artificialia), celles de la nature (naturalia) et celles évoquant des contrées lointaines (exotica), les amalgamant au sein même de chaque objet-sculpture ou installation. Ainsi, tels les objets mystifiés des surréalistes, la composition de ces objets-mémoires se rapporte aux types de collages fantastiques opérés dans le rêve mettant en scène les désirs enfouis, inconscients et refoulés et leurs sens cachés. Ces objets-mémoire, souvenirs personnels ou trouvés, souvent brisés, sont réparés, transformés, magnifiés ou encore reproduits. Elle utilise la couture, le modelage, la peinture et diverses techniques d’assemblage pour mettre ces objets et fragments en relation les uns avec les autres et créer des collages sémantiques ambigus porteurs de nouveaux récits.